Les affrontements armés dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) se poursuivent dans les zones de santé de Masisi et Mweso. A Masisi-Centre, l’Hôpital Général de Référence a à nouveau été touché par des tirs ce dimanche, blessant par balle un employé du Ministère de la Santé. L’Hôpital de Masisi ainsi que la base MSF accueillent à nouveau des milliers de personnes venues y trouver protection. Depuis janvier, plusieurs personnes ont été blessées ou tuées dans ou à côté de l’hôpital. Le respect des structures médicales n'est pas une option. A Mweso, les affrontements dans la zone sont une source de préoccupation pour la sécurité du personnel et des patients. Soutenu par MSF, l’hôpital fait face à une augmentation significative de prise en charge de blessés et accueille des personnes déplacées.

Lundi 10 février, l'armée israélienne a procédé à des démolitions forcées à Khallet Athaba et Jinba, dans le sud de la Cisjordanie : 11 maisons ont été détruites et plus de 50 Palestiniens ont été déplacés de force. MSF a mené une intervention d'urgence dans les deux localités auprès des familles affectées par les démolitions. Les équipes gèrent une clinique mobile à Jinba depuis 2021 et fournissent un accompagnement en santé mentale à Khallet Athaba depuis décembre 2023. « Ces démolitions s'inscrivent dans un environnement de plus en plus coercitif et oppressant, suivant une démarche systématique de l’armée israélienne visant à chasser les communautés palestiniennes de leurs maisons et de leurs propriétés » Chloe Janssen, coordinatrice MSF. À Khallet Athaba, une autre centaine de personnes risquent d'être déplacées de force sous la pression des soldats et des colons israéliens. MSF appelle les autorités israéliennes à cesser les démolitions de maisons et les déplacements forcés de population en Cisjordanie.

Depuis trois semaines, la situation sécuritaire affecte profondément les centaines de milliers de personnes déplacées autour de Goma ainsi que la population de la ville. Alors que les départs des camps s’accélèrent depuis plusieurs jours, MSF appelle à ce que ces mouvements soient menés de façon volontaire et que l’aide humanitaire urgente soit assurée partout où elle est requise.
“Cette semaine, certains camps se sont largement vidés, en quelques heures à peine. Les personnes déplacées partent avec le peu qu’elles ont. Nous ignorons dans quelles conditions elles feront le trajet jusqu'à chez elles et ce qui les attend là-bas. Mais il est crucial que ces déplacements soient volontaires et que les conditions d’accueil dans leurs zones d’origine soient sécurisées”, explique Thierry ​ Allafort-Duverger, Chef de programmes urgences MSF à Goma.

Cisjordanie : le déplacement forcé de familles palestiniennes du camp de réfugiés d'Al-Far'a, à Tubas, par l’armée israélienne s’inscrit dans un schéma d'oppression systémique par Israël, avec de graves répercussions sur la santé et les conditions de vie des Palestiniens. L'assaut militaire israélien sur le camp dure depuis 9 jours, un couvre-feu a été imposé et les entrées du camp sont bloquées par l'armée israélienne, restreignant l'accès aux services essentiels. MSF soutient les déplacés en fournissant des médicaments et des kits d'hygiène. Selon le ministère de la Santé, au moins 70 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début de l'année. Les déplacements forcés, les destructions massives et les violences commises par l'armée israélienne contre les civils doivent cesser.

Au moins 54 personnes ont été tuées samedi matin par un bombardement des Forces de soutien rapide sur un marché de la ville d’Omdourman. Selon le ministère de la Santé, l’attaque a fait au moins 158 blessés dont une partie a été emmenée à l’hôpital Al Nao soutenu par MSF. « Des blessés sont allongés partout dans la salle des urgences et les médecins font ce qu'ils peuvent. Il y a des dizaines et des dizaines de personnes avec des blessures dévastatrices, la morgue est remplie de cadavres » Chris Lockyear, secrétaire général de MSF sur place. Le personnel médical de l'hôpital Al Nao a décrit des scènes épouvantables avec des hommes et des femmes, de tous âges, blessés et emmenés aux urgences pour y être soignés. Il s'agit du plus grand hôpital public encore en activité à Omdourman, en proche banlieue de Khartoum.