"Les Événements": un documentaire au cœur des familles centrafricaines
Dix ans après le début de la troisième guerre civile en Centrafrique, Médecins Sans Frontières s’est associée à la photographe Adrienne Surprenant pour aller à la rencontre de familles centrafricaines et tenter de saisir les conséquences de ces années de violences. À travers 15 récits, recueillis à Bangui et à Carnot, le documentaire photographique et sonore "Les Événements" met en lumière les immenses destructions au sein de familles marquées dans leurs mémoires et dans leurs foyers.
C’est l’histoire d’un pays exsangue et des gens qui y vivent, de leurs trajectoires familiales percutées par "les événements", ces violences extrêmes et répétées qui traversent la Centrafrique. C’est l’histoire, entre autres, de Joseph, dont le fils a été assassiné la veille de Noël; celle de Tatiana, qui a dû fuir sa maison alors qu’elle était enceinte et à terme; celle de Louise, amputée à la suite d’une blessure par balle ; ou encore celle de Louison, traumatisé par la mort d’un homme qu’il a tenté de sauver en vain. Des histoires de familles au cœur des violences et des membres qui les composent, qui naissent, s’adaptent, partent, survivent, font famille.
En mars 2013, des groupes rebelles formés dans le nord du pays et réunis en une coalition, la Séléka, prennent le pouvoir à Bangui. Cette troisième guerre civile qui débute fait alors basculer le quotidien de milliers de familles dans la peur et la lutte pour leur survie.
Aux pillages et aux exactions de la Séléka répondent bientôt les représailles meurtrières des milices anti-balaka, des comités d’autodéfense constitués de villageois et d’anciens soldats, tandis que se déploient Casques bleus et militaires français. À Bangui et dans l’ouest du pays, une partie de la population de confession musulmane, d’ethnie peule ou assimilée aux combattants de la Séléka en déroute, est prise pour cible: elle est enclavée, pourchassée, tuée et forcée à l’exil.
Dès lors, où mettre les siens à l’abri? Comment s’adapter, comment continuer à faire famille au cœur de la guerre? Et comment reconstruire dans les moments de répit?
Ces dix dernières années, les exactions comme les alliances politiques ont évolué au fil des secousses qu’a connues la Centrafrique. La contre-offensive militaire du gouvernement, appuyée par des supplétifs russes, a permis à l’État de reprendre le contrôle des principales villes et routes du pays. Repoussés en périphérie et affaiblis, les groupes armés conservent néanmoins des capacités de nuisance, et les deux camps sont régulièrement accusés d’exactions.
En 2023, près de 3.000 personnes, en grande majorité centrafricaines, composent les équipes de Médecins Sans Frontières dans le pays. Elles proposent de nombreuses activités médicales comme la pédiatrie, la chirurgie traumatologique ou encore la prise en charge des patients atteints du VIH/Sida. Chaque année, environ 900.000 consultations sont réalisées à travers ces projets, en partenariat avec les autorités de santé.
Une production de Médecins Sans Frontières
Photographies et entretiens : Adrienne Surprenant / MYOP
Prise de son : Max-Landry Kassaï
Création sonore : Samantha Maurin
Création graphique et développement digital : Femme Fatale Studio
Écriture : Anaïs Deprade et Agnès Varraine-Leca
Réalisation : Agnès Varraine-Leca
Traduction : Max-Landry Kassaï, Florent Kassaï et Idriss Abdoul Wahab
Post Production : Loïc Adrien
Musique : Deep Breath, Dan & Adam Skinner