Épidémies
On parle d’une épidémie lorsqu’une maladie (comme la méningite, la poliomyélite, la rougeole, la fièvre jaune, la diphtérie, le choléra ou le paludisme) se développe et se propage rapidement auprès d’une population.
Toutefois, une augmentation du nombre de cas n’implique pas nécessairement une épidémie. De nombreux facteurs sont à prendre en compte avant de pouvoir parler d’épidémie. Une pandémie est, elle, une épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire du monde entier (VIH/sida, tuberculose).
Les causes d'apparition et de développement des épidémies sont multiples :
- Les phénomènes climatiques et catastrophes naturelles (sécheresse, saison des pluies, tremblement de terre ou inondations)
- Les conflits qui désorganisent les systèmes de santé, favorisent la multiplication des cas.
- L'explosion démographique engendre également des poussées, notamment de choléra, dues à une insuffisance de l'hygiène, au manque d'eau potable et la promiscuité dans laquelle vivent les populations.
RÉAGIR ET S'ORGANISER RAPIDEMENT
Quelle qu’elle soit, deux éléments sont déterminants afin d’enrayer une épidémie:
- La rapidité d'intervention et, à cause du grand nombre de personnes à prendre en charge simultanément,
- La logistique et l'organisation des soins.
Médecins Sans Frontières intervient régulièrement lors d’éruptions de choléra, de rougeole, de méningite et de paludisme. Nous nous concentrons alors sur les groupes les plus vulnérables. En outre, nous informons la population locale des risques et nous faisons de la prévention. La collaboration avec les autorités locales est cruciale dans ce contexte.
La meilleure arme contre certaines épidémies est la vaccination de masse. C’est le cas pour la rougeole, la fièvre jaune et la méningite. Vacciner nécessite la mise en place de moyens logistiques importants pour prendre en charge entre 2.000 et 3.000 personnes en une journée, avec l'objectif de vacciner au moins 90% d'une "population cible" (c'est-à-dire pouvant être touchée par la maladie).
Au niveau logistique, les équipes doivent disposer de vaccins, de matériel d'injection, et d’une chaîne de froid. Enfin, au niveau de l'organisation, la sensibilisation joue un rôle fondamental afin que l'ensemble de la population cible soit présente sur le lieu de vaccination en prévenant les responsables locaux (chef de village ou de quartier), voire en sollicitant l'aide des média locaux.
Pour des épidémies de choléra et de la dysenterie, c’est surtout l'amélioration des conditions d'hygiène, d'approvisionnement en eau potable et des moyens d'assainissement qui doivent être mis en place.
METTRE EN PLACE DES STRUCTURES DE SOINS
Le traitement de toutes les formes d'épidémie exige une mise en place rapide de structures de soins provisoires, ou l'utilisation d'infrastructures existantes pour accueillir les malades (cela peut aller des tentes aux stades de football). L'isolement des malades est une condition indispensable afin d'éviter la propagation de l'épidémie : un "camp choléra", par exemple, est un endroit totalement clos où le personnel doit se soumettre à des règles d'hygiène extrêmement strictes.
Enfin, afin d’enrayer la flambée de certaines maladies, des traitements adéquats et abordables doivent être mis à la disposition des patients. C’est le cas notamment pour les formes résistantes de tuberculose et la maladie du sommeil.
En 2012, MSF est intervenue notamment lors d'épidémies de choléra en Sierra Leone et en Haïti, lors d'éruptions de fièvres de type Ebola et Marburg en Ouganda et au Congo, lors d'une grande épidémie de choléra au Congo, etc. En outre, nous avons organisé plusieurs campagnes de vaccination, notamment contre la rougeole.