Libye : 600 migrants, réfugiés et demandeurs d’asile arrêtés et emprisonnés après avoir manifesté pacifiquement
Lors d’une manifestation pacifique à Tripoli, en Libye, plus de 600 migrants, demandeurs d’asile et réfugiés ont été arrêtés et transférés dans le centre de détention d’Ain Zara. Ces manifestants – des réfugiés et migrants en transit – demandaient leur réinstallation, leur protection et leur évacuation hors de la Libye. Ils sont à présent détenus arbitrairement pour une durée indéterminée dans un centre de détention, où ils sont des milliers à partager des cellules pleines à craquer, dans des conditions d’hygiène épouvantables.
Plusieurs blessés après des arrestations arbitraires
Lors de leur visite hebdomadaire au centre d’Ain Zara, où elles dispensent des soins de santé physique et mentale aux détenus, nos équipes ont soigné des manifestants victimes de coups, de coups de couteau ou en état de choc lors de ces arrestations arbitraires. Plusieurs familles ont également été séparées de leurs enfants.
Enfermés car ils manifestaient pour leurs droits
Les autorités libyennes font preuve du plus grand cynisme, estime aussi Ellen van der Velden, qui coordonne les activités de Médecins Sans Frontières depuis Amsterdam. « Ces arrestations montrent une nouvelle fois à quel point les migrants sont exposés à des détentions arbitraires – un risque que courent pratiquement tous les migrants qui se trouvent actuellement en Libye – mais aussi qu’ils sont emprisonnés, car ils demandent le respect de leur droit à une protection de base, à la sécurité et à un traitement conforme au droit humanitaire. »
Des alternatives à la détention. Au plus vite !
Nous appelons une nouvelle fois les autorités libyennes à mettre fin à ces arrestations massives. Nous leur demandons également de trouver des alternatives décentes à la détention, et exhortons l’Union européenne de soutenir la cessation de cette politique de détention, d’abus et de violence en Libye.