Yémen : Médecins Sans Frontières répond à la malnutrition et à la diarrhée aqueuse aiguë à Hodeidah
Depuis août 2022, les équipes MSF travaillent dans le district d'Ad Dahi au Yémen pour traiter un afflux de patients souffrant de diarrhée aqueuse aiguë. En réponse à cette urgence médicale, un centre de traitement de la diarrhée de 30 lits a été mis en place dans une association caritative locale et du personnel supplémentaire a été déployé pour apporter son soutien. Entre août et octobre 2022, 2 688 patients ont été admis. Parmi eux, 52 % étaient des enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère.
UNE ÉPIDÉMIE SAISONNIÈRE DÉVASTATRICE
"Il y a une épidémie saisonnière de diarrhée aqueuse aiguë dans la région après la saison des pluies, mais en regardant nos données pour les trois dernières années, nous voyons que la tendance est vraiment à l'augmentation et même au doublement cette année par rapport à 2021, avec des patients venant de différentes régions. Nous recevons des patients d'Az Zaydiyah, d'Al Mighlaf et d'Al Luhayyah et maintenant nous commençons également à recevoir des patients du gouvernorat de Milan Al Mahwit ", explique Dhuha Shamsuddin, responsable médical MSF à Ad Dahi.
LES CONSÉQUENCES D'UNE GUERRE DE SEPT ANS
Le système de santé du Yémen s'est effondré. La guerre a affecté non seulement la population mais aussi les infrastructures. L'inflation économique, la crise du carburant et les mauvaises conditions de vie font qu'il est difficile pour les familles les plus vulnérables d'acheter de la nourriture ou d'accéder aux soins de santé. En outre, la grande majorité des personnes n'ont pas de revenus réguliers et ont des difficultés à satisfaire leurs besoins fondamentaux.
MSF AU YEMEN : SOINS GRATUITS, DURABLES ET CRUCIAUX
Les obstacles financiers empêchent souvent les gens d'accéder aux soins de santé en temps voulu. Certaines familles ont recours à des traitements médicaux improvisés ou faits maison avant de se rendre à l'hôpital, ce qui, dans bien des cas, ne fait qu'aggraver leur état de santé. Beaucoup arrivent aux urgences à un stade très avancé, avec de graves complications médicales et nutritionnelles qui dépassent parfois la capacité de l'hôpital soutenu par MSF à Ad Dahi. Dans un tel contexte, il est crucial de garantir la gratuité des soins, au moins pour les services essentiels et durables.
Ad dahi : soins d'urgence et soins pédiatriques
À l'hôpital rural d'Ad Dahi, MSF collabore avec le ministère de la Santé depuis 2019, soutenant les soins d'urgence, les soins pédiatriques et néonatals en hospitalisation et répondant aux épidémies de maladies telles que la rougeole, le paludisme et la dengue. MSF a également construit un nouveau service d'urgence pour améliorer l'offre de soins d'urgence essentiels et de haute qualité aux patients de la région. Nous avons récemment commencé à mettre en place un système de référence pour les urgences pédiatriques dans les districts autour d'Ad Dahi afin de réduire la morbidité et la mortalité pédiatriques grâce à un accès rapide à des soins d'urgence gratuits et de qualité, avec un soutien au centre de santé primaire d'Al Kadan.
LE MANQUE D'ACCÈS AUX SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES
"Pour prévenir la détérioration de l'état de santé de la population, les médicaments, les fournitures médicales, les incitations (en l'absence de salaires) doivent être disponibles à tout moment dans les centres et unités de santé primaire", explique Mohamed Ahmed, coordinateur de projet MSF à Hodeidah.
LA PROMOTION DE LA SANTÉ JOUE UN RÔLE CLÉ
La promotion de la santé joue un rôle clé en éduquant les communautés et en les encourageant à adopter de bonnes pratiques sanitaires pour soutenir la réponse médicale. À Ad Dahi, les agents de santé MSF organisent des séances avec les familles et les soignants à l'hôpital et dans les centres de soins de santé primaires, et leur demandent de consulter un médecin si nécessaire.
MÉDECINS SANS FRONTIÈRES NE PEUT À LUI SEUL RÉPONDRE AUX BESOINS DE LA POPULATION : L'AIDE D'AUTRES ORGANISATIONS EST NÉCESSAIRE.
Malgré nos efforts pour combattre cette crise, MSF ne peut pas résoudre seul les problèmes de la population. C'est pourquoi il est essentiel que d'autres organisations nous rejoignent. En mettant en commun nos ressources, nos connaissances et nos compétences, nous pouvons aider ces populations à accéder aux soins de santé primaires, ce qui réduirait considérablement le nombre de victimes humaines.